Château Deumié

Antonio Gomes et Loic Galy

Le mot équilibre est celui qui revient le plus lorsque je fais déguster du vin Cabardès. On a un rouge par domaine, avec chacun 5 cépages, puisque dans l’appellation on a 40% de cépages océaniques et 40% de cépages méditerranéens. 5 cépages, c’est beaucoup en termes de goût, d’association, et c’est le mot équilibre qui va primer, ce qui demande un travail très minutieux au moment de l’assemblage.

Nos deux vins sont exactement les mêmes en termes de cépages, de vinification, et, lors d’une dégustation, je fais en sorte de montrer au client que c’est le terroir qui fait que chaque vin est différent en bouche, alors que les deux domaines sont à moins de 5 km de distance. Car en AOP Cabardès, le terroir joue beaucoup, ce qui étonne le consommateur, surtout venant d’une toute petite appellation. Ce terroir a tellement de spécificités et de différences que le sol et le climat influent sur le profil final du vin. Il faut le boire pour le croire !

Le métier de vigneronne, c’est tous les jours. Que ce soit à la vigne, à la cave ou dans la vie personnelle, c’est un métier qui demande un équilibre sur tout.

Un métier de passion où il faut se dire “je peux aller de l’avant”, prioriser les choses importantes dans sa tête sans s’arrêter aux détails. Car on ne peut pas contrôler l’incontrôlable (comme le mildiou et la grêle, par exemple), il faut savoir perdre l’équilibre alors que tout était planifié, il faut savoir rebondir et garder la tête haute.

Beaucoup de vignerons sont seuls. J’ai la chance que mon père et son associé soient sur le domaine, ainsi que mon copain et mon frère, et les salariés. La force mentale et l’équilibre de ce collectif sont essentiels pour avancer. Il y a aussi le collectif au sein de l’AOP ; ça rassure de pouvoir échanger et d’aller tous dans le même sens.