Clos de Manzotte

Arnaud Azaïs de Vergeron

L’esprit d’équilibre, c’est l’équilibre que recherche tout vigneron : l’équilibre de vie, l’équilibre à la vigne, l’équilibre des sols, l’équilibre des vins.

La grosse inconnue, c’est le climat, le réchauffement climatique. Comme dit mon père, “Il ne fait pas plus chaud qu’avant, pas plus froid qu’avant, mais malheureusement le temps est plus aléatoire qu’avant.” On doit s’adapter. On cultive une plante pérenne, on a besoin d’être à l’écoute du sol et de la plante pour avoir derrière le meilleur raisin possible, et au final le meilleur vin possible. Et le bonheur du Cabardès, c’est que c’est un terroir qui permet, même dans les années très sèches, de sortir des vins équilibrés. Même dans les années très pluvieuses, on a un assemblage et un type de terroir qui permettent d’aller vers des vins équilibrés. L’AOP Cabardès est pile poil dans l’équilibre entre l’océanique et le méditaranéen, ce qui permet de faire des vins à l’équilibre. À chaque millésime, les cépages – méditerranéens ou océaniques, ou les deux à la fois – nous donnent satisfaction.

J’ai trouvé mon équilibre en devenant vigneron, animé par la passion et le plaisir de faire mes vins, car ce n’est pas un boulot facile. Mon père était un viticulteur passionné, moi j’avais besoin des deux, de la vigne et de la cave, sinon il m’aurait manqué quelque chose.

Ce qui me permet de garder les pieds sur terre, c’est d’avoir des projets : développer la cave, créer de nouvelles cuvées. Selon les millésimes, des parcelles donnent des choses fabuleuses, ce qui nous ouvre des perspectives nouvelles et nous permet de nous adapter à l’évolution du marché du vin.

L’AOP Cabardès tire son épingle du jeu dans cette nouvelle consommation des rouges où les gens s’écartent des vins puissants, car nos vins peuvent à la fois se boire à l’apéritif et à table en accompagnant un maximum de plats.